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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 10:37
 09h15 le neuf-quinze

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Sous les flonflons glorieux de la commémoration gaullienne, sous les sanglots de rage de la déroute de lébleus, il arrive que les radios reviennent sur la réforme des retraites, dont le contenu a été dévoilé au siècle dernier, pardon, avant-hier. C'est en général pour faire entendre des interviews désolées, résignées, recueillies à la porte d'une usine. Par ailleurs, parviennent des sondages qui répètent tous la même chose : les Français, dans leur majorité, sont opposés à cette réforme. Par ailleurs enfin, les chefs syndicaux, maintiennent une protestation que neutralise l'identité même de ceux qui l'expriment. Ce matin, sur RTL, c'était Bernard Thibault, qui a semblé apprendre à un Aphatie stupéfait la tenue du briefing masqué de Christine Lagarde, que je vous racontais hier, sitôt terminée la conférence de presse à grand spectacle de Woerth. Il faut s'informer, Aphatie ! Il faut lire les bons sites !

Mais tout celà semble n'être rien de plus qu'un bruit de fond. Un bruit de fond savamment estompé, d'ailleurs, comme les ingénieurs du son des télés sont parvenus à estomper le bourdonnement des vuvuzelas, lors des retransmissions de matches. C'est un des prodiges techniques quotidiens du Système, que sa manière d'estomper les messages dans un savant brouillage, dont rien ne surnage.

Et sous le brouillage ? Eh bien, loin, très loin des micros, il paraît que ça bouge. Gérard Filoche, inspecteur du travail et dirigeant socialiste, qui multiplie en ce moment les meetings d'information en province contre  la réforme des retraites, me racontait, lors du plateau que nous avons exceptionnellement enregistré hier soir (l'émission sera en ligne ce soir, comme d'habitude) que ces meetings font le plein, souvent au-delà des cercles militants habituels. Seulement maintenant ? Oui. Le démarrage a été tardif. Sans doute a-t-il fallu le temps que celà parvienne au cerveau, à travers la ouate des apparentes évidences démographiques : oui, pour complaire en hâte aux agences de notation, on a retiré deux ans de retraite aux ouvriers, aux salariés, dans une réforme qui par ailleurs ne réglera rien. Ces meetings se multiplient. Vous n'en entendez pas parler à la radio ? Normal. Il en va toujours ainsi des grands mouvements sociaux, qui  ont une étonnante capacité à voler sous les écrans radar. Mais vient toujours un moment où le brouillage se dissipe.

 

Daniel Schneidermann

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 18:51

 

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Lucienne Rose dans sa chambre-salon (Rafaël Trapet/Aleph pour " Le Monde ")

 

Comme la vieille dame, beaucoup de femmes retraitées vivent dans la précarité, liée, souvent, aux à-coups des carrières féminines

 

Elle ne cesse de plaisanter, rajuste en souriant une mèche de cheveux gris et fait mine de s'excuser pour le désordre de son salon. " La vie n'est pas facile, bien sûr, explique Lucienne Rose, 81 ans. J'ai souvent mal au dos et je n'en ai sans doute plus pour très longtemps mais je ne suis pas si mal que ça ! Je n'ai pas beaucoup d'argent, bien sûr, mais je n'ai jamais été habituée à la dépense, ce n'est pas dans mes habitudes. Alors je me débrouille comme je peux. "

Comme beaucoup de femmes de sa génération, Lucienne Rose, qui est à la retraite depuis plus de vingt ans, touche une petite retraite : 829 euros par mois. Une fois déduit le loyer de son logement - une chambre-salon, une petite cuisine et un balcon (340 euros) -, la mutuelle, un abonnement à la téléassistance - " je tombe souvent " - et l'électricité, il lui reste moins de 400 euros pour vivre" Ce n'est pas énorme mais ça me suffit, explique-t-elle. Je ne fais évidemment pas de folies. "

Les petites retraites sont souvent le lot des femmes : en 2004, elles percevaient une pension moyenne de 1 020 euros par mois, soit seulement 62 % de celle des hommes (1 636 euros). En raison de ces difficultés financières, les femmes représentent près des deux tiers des bénéficiaires du minimum vieillesse. Cette précarité est liée aux à-coups des carrières féminines, souvent marquées par de longues interruptions d'activité : en 2004, seulement 44% des femmes retraitées avaient validé une carrière complète, contre... 86 % des hommes.

Lucienne Rose fait partie des femmes qui n'ont guère choisi leur destin professionnel. A 18 ans, elle découvre avec inquiétude qu'elle est enceinte. " A l'époque, on ne plaisantait pas avec ces choses-là, on a été obligés de se marier tout de suite. " Il n'est alors pas question de travailler, encore moins de se lancer dans une formation : son mari est comptable, ils auront quatre enfants en dix ans" On n'avait pas la pilule, soupire-t-elle. On était jeunes, on ne pouvait pas vraiment choisir. "

Pendant plus de vingt ans, Lucienne Rose, qui n'a aucune qualification, reste à l'écart du marché du travail : bon gré, mal gré, elle s'occupe à temps plein de ses quatre enfants. Mais à 40 ans, lorsque son mari s'éloigne sans lui verser la moindre pension alimentaire, elle n'a pas le choix : cette fois, il lui faut gagner seule sa vie. Lucienne Rose, qui a quitté l'école à 14 ans, s'engage dans une formation de secrétariat.

" Quatre gosses "

La vieille dame se souvient encore du jour où elle a réussi ses examens. " Ça me prouvait que j'étais encore capable de faire quelque chose. Quand on est resté chez soi, avec ses enfants, on a l'impression qu'on n'arrivera à rien dans le monde du travail. D'ailleurs, j'ai eu du mal à trouver un emploi : tout le monde me demandait ce que j'avais fait pendant les vingt dernières années. Je répondais toujours : "quatre gosses"... "

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Les inégalités homme-femme au travail, avec des conséquences sur la retraite des femmes (dessin de Plantu)

A la fin de sa formation, Lucienne Rose trouve, à l'université Paris-Est Créteil, un poste de secrétaire où elle restera jusqu'à son départ à la retraite. Lorsqu'elle quitte la faculté, elle vient de divorcer de son second mari : à 65 ans, elle décide de rejoindre un logement-foyer pour personnes âgées de la ville de Créteil. " J'ai laissé tous les meubles à mon ex-mari. Au début, il a même fallu me prêter un lit ! Mais j'étais contente d'être enfin tranquille. "

Seize ans plus tard, elle vit toujours dans l'un des 77 studios de la résidence Marivaux. Ce logement-foyer qui n'accueille que des personnes valides propose des repas chauds à midi, des plateaux-repas le soir et des ateliers de chant, de peinture ou de couture. Il ne dispose pas de service médical mais la responsable est joignable jour et nuit. " Les résidents m'appellent pour des plombs qui sautent ou des crises d'angoisse, explique Corinne Caglini. Je suis là pour les aider. "

Lucienne Rose, qui est suivie par une bénévole des Petits frères des pauvres, sort rarement : depuis son opération de la cataracte, elle ne peut plus se promener seule. Elle se contente de descendre tous les jours dans la salle à manger du rez-de-chaussée pour le déjeuner et assiste à l'atelier peinture du lundi et à la chorale du mardi. " Ça me calme, ça me distrait, je rencontre des gens. On chante Aznavour, Brel, Piaf : entre nous, on s'appelle les Mémés chanteuses ! "

Anne Chemin

 

lemonde pet

18 juin 2010


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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 19:46

 

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POITIERS, Vienne (AP) — Ségolène Royal a vu mercredi "un triple reniement" dans le projet de réforme des retraites présenté en matinée par le gouvernement, réclamant l'organisation d'un référendum d'initiative populaire.

En marge d'une conférence sociale régionale à Poitiers sur la prise en compte de la pénibilité dans la réforme des retraites, la présidente PS de la région Poitou-Charente a rappelé que Nicolas Sarkozy avait promis lors de la campagne présidentielle 2007 "de ne pas toucher à la retraite à 60 ans. Ensuite, il avait promis de 'travailler plus pour gagner plus'. Avec l'allongement de la durée de cotisation, pour la même durée de travail, on va gagner moins. C'est donc 'travailler plus pour gagner moins'".

Selon l'ex-candidate à la présidentielle en 2007, "le gouvernement avait promis une réforme équitable. Or, ce sont les plus précaires qui vont être touchés parce que les métiers les plus pénibles ne sont pas pris en compte. Il faudra une incapacité de 20% pour garder le droit à 60 ans. C'est l'hôpital ou la retraite. C'est choquant!", a-t-elle ajouté.

Selon elle, "les femmes vont être durement touchées car elles ont déjà des durées de cotisation incomplètes" et "les jeunes, dont le chômage déjà très élevé, va s'aggraver." Ségolène Royal croit qu'il y a "des solutions alternatives justes et durables" et souhaite que "les Français réagissent et que la gauche et les forces sociales réussissent à organiser un référendum d'initiative populaire pour défendre un acquis social fondamental". AP

 

Pour signer la pétition " Exigeons un référendum sur la réforme des retraites": cliquez ici

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 19:39

 

09h15 le neuf-quinze

Par Daniel Schneidermann le 16/06/2010

 


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Le matraquage était presque parfait. Couvert par la magnifique préparation d'artillerie de l'évidence démographique ("puisqu'on vit plus longtemps, il faudra travailler plus longtemps") le gouvernement aurait pu faire passer le recul de l'âge légal du départ à la retraite comme une mesure évidente, naturelle, météorologique. Et ce restera comme un des grands enseignements de ce long débat, que la capacité de la machine médiatique à évacuer la dimension de classe de cette mesure, dimension que même le très sarko-compatible Jacques Attali rappelait, dans un débat de Public Sénat, malheureusement trop peu diffusé ("si l'âge augmente,ce sont les ouviers qui paient"). A noter qu'Attali ose d'ailleurs prononcer le gros mot "ouvriers", gros mot qui semble écorcher la bouche de la plupart des socialistes, lesquels préfèrent évoquer "ceux qui ont commencé à travailler tôt", et autres trouvailles géniales. On suivra désormais avec intérêt le débat sur la pénibilité, dont Woerth vient d'annoncer à l'instant qu'elle devrait être "constatée" pour maintenir le droit au départ à 60 ans. "Constatée" : par qui ? Par un médecin, ou par ma voisine ? Quel paradis de la sémantique, la France !

Chef d'oeuvre encore, la pluie scintillante de mesurettes spectacle, censée accompagner la pilule : interdiction des cumuls emploi-retraite des ministres, s uppression promise de l'opaque régime de retraite des parlementaires, sur lequel, comme on l'apprend dans notre enquête, les données générales sont mieux gardées qu'un secret de la défense nationale, taxation des "retraites-chapeaux" (quand ? combien ?), et exécution, en douce, du bouclier fiscal. Bref, tout était prévu, calculé, poli et re-poli.

C'était compter sans le Canard Enchaîné, encore lui, qui, en très grande forme, révèle le même jour que Rama Yade s'était fait réserver en Afrique du Sud une chambre d'hôtel encore plus chère (667 euros par nuit) que celle des Bleus, et que le ministre Christian Blanc (ancien patron de la RATP et d'Air France) s'est fait payer 12 000 euros de cigares par l'Etat. A l'heure matinale où cette chronique est écrite, aucun des deux n'avait encore démissionné. Quel rapport avec les retraites ? Aucun, sauf que les deux informations, toute la journée, vont cohabiter dans les mêmes flashes info, et les représentations mentales se mélanger dans l'inconscient collectif. Les 62 ans des ouvriers vont tournoyer dans les volutes du havane patronal, et la visite médicale "constatante" trouvera son cadre naturel dans un palace sud-africain pour sous-ministresse en balade. Cela s'appelle un grain de sable. Conséquences imprévisibles à prévoir.

 


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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 19:28

  Source Le Blog de DA Paris 15ème: cliquez ici

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Dessin de Plantu

 

Douze personnalités politiques se sont rassemblées autour de ce texte sur les retraites : il s'agit principalement d'organisations qui ont participé ou inspiré le Comité Retraites Paris 15, auquel Désir d'avenir Paris 15 participe activement : ATTAC, la Fondation Copernic, Christiane Marty, féministe et membre du Comité scientifique d'ATTAC, Solidaires, NPA, PG, PCF, Les Verts. La présence de deux membres du PS - Razzy Hammadi et Gérard Filoche - est également à souligner, le PS ne s'étant pas engagé dans les Comités Retraites du fait, lors de leur formation, de l'absence de position du Parti sur la question.

 

-oOo-

 

lemonde pet

15 juin 2010

 

Réforme des retraites : l'autre solution

 

Il faut réorienter les politiques économiques

 

Après un mois de consultations en trompe-l'oeil, le gouvernement a remis sa copie aux syndicats et au patronat. Ce document d'orientation est précieux, car il renferme toutes les contre-vérités proférées et fausses solutions avancées depuis près de vingt ans. Choc démographique, catastrophe des régimes de retraite par répartition et travailler plus longtemps se mêlent dans un projet aussi mystificateur qu'inefficace.

Y a-t-il un choc démographique ? Oui, répond le document d'orientation. Non, a répondu à plusieurs reprises le Conseil d'orientation des retraites (COR) dont les conclusions sont sciemment travesties.

Ainsi, la France connaît un allongement de l'espérance de vie, heureuse nouvelle, et une fécondité qui la place juste au niveau du seuil de renouvellement des générations. Le COR a également établi, sans que cela soit contesté, que l'aggravation des déficits des comptes sociaux était essentiellement due à la crise financière et non pas à l'évolution démographique : en 2006, le déficit de l'ensemble du système de retraite était de 2,2 milliards d'euros ; en 2008, il atteignait 10,9 milliards et il devrait être de 32,2 milliards en 2010. La démographie n'exerce son influence qu'à moyen et long terme, et pas dans une accélération foudroyante en quelques mois.

N'y a-t-il qu'une seule solution ? Oui, répond le document d'orientation après avoir écarté sans examen les autres. Une fois ce coup de force perpétré, la réponse est assénée : " Répondre à un déséquilibre démographique par des solutions démographiques. " Elle vaut ce que vaut le diagnostic : erreur magistrale. Le gouvernement s'engage à " écarter toute solution qui baisserait le niveau de vie des Français ou augmenterait le chômage ". Or, obliger les salariés à travailler plus longtemps (recul de l'âge légal de la retraite, augmentation de la durée de cotisation, ou combinaison des deux) entraîne obligatoirement une baisse du niveau des pensions sans qu'il soit nécessaire de l'annoncer. Nous le savions depuis les réformes de 1993 et de 2003, nous sommes prévenus pour celle de 2010.

Quand la situation économique reste et restera marquée par un chômage très élevé, l'engagement à " écarter toute solution qui baisserait le niveau de vie des Français ou augmenterait le chômage " est un faux-semblant : le travail forcé des seniors se substituera à l'emploi des jeunes en l'absence de création d'emplois en nombre suffisant, et ce surtout en accroissant la durée individuelle du travail.

Les uns travailleront plus. Les autres, jeunes, femmes, sans qualification, quinquas, erreront du chômage à la précarité dans un aller-retour incessant. Ce ne sont pas les velléités de tenir compte de la pénibilité de ceux qui auront déjà été brisés par une longue vie de travail qui atténueront la violence du capitalisme néolibéral exigeant toujours plus de productivité et de rentabilité.

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Les quiquas, victimes du chômage et de la précarité (dessin de Martin Vidberg, www.martinvidberg.com)

La promesse de créer " une contribution supplémentaire de solidarité sur les hauts revenus et les revenus du capital sans restitution au titre du bouclier fiscal " sauvera-t-elle l'ensemble ? Rien n'est moins sûr. On nous annonce une contribution pouvant aller jusqu'à quelques milliards d'euros, alors que le gouvernement n'arrête pas d'apeurer la population avec des déficits de l'ordre de 100 milliards en 2050.

Ce sont des mesures d'une autre ampleur qu'il faut prendre pour développer notre système de retraite par répartition, notamment en réorientant les politiques économiques qui privilégient la finance au détriment de l'emploi, de la formation et des salaires et qui sont au coeur du financement des retraites : un million d'emplois en plus, c'est déjà 5 milliards d'euros de recettes supplémentaires. Il y a aussi des marges d'action importantes en favorisant un plus fort taux d'emploi des femmes, la France se situant au 15e rang de l'Union européenne. La répartition des revenus dans notre pays a, depuis un quart de siècle, tourné à l'avantage décisif des actionnaires et des très hauts salariés managers. Une simple application du taux de cotisation patronale aux dividendes distribués comblerait immédiatement tout le déficit actuel de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse.

L'argument éculé de la perte de compétitivité est ici fallacieux, puisqu'il s'agirait de n'amputer que les dividendes nets reçus par les actionnaires et non les capacités d'investissement des entreprises, et parce que cela ne renchérirait pas les coûts de production. La retraite à 60 ans à taux plein peut être garantie à tous les salariés si de tels choix politiques sont faits aujourd'hui.

Pour couronner le tout, le document d'orientation se prononce en faveur d'une réforme systémique prochaine pour aller vers un système " par points " ou " par comptes notionnels ". Là aussi, le gouvernement piétine les conclusions du rapport du COR de janvier qui a montré le risque d'individualisation exacerbée d'une telle réforme et, ce qui n'est pas le moins savoureux, l'incapacité de tels systèmes à surmonter un choc démographique ou économique.

Deux conclusions s'imposent donc. Primo, la crise financière surdétermine la frénésie avec laquelle tous les gouvernements du monde s'acharnent à imposer des plans d'austérité dont les salariés et les retraités font aujourd'hui les frais, tandis que les tenants de la finance se refont une santé sur le compte des budgets publics ou grâce aux garanties accordées par les Etats.

Secundo, la volonté de faire travailler toujours davantage manifeste le refus de reconsidérer la place du travail dans notre société, le refus aussi d'apprécier l'immense contribution des personnes retraitées, en termes de lien social et de création de services utiles à la société. Bref, l'obstination à promouvoir une société engagée dans un cycle productiviste sans fin.

Notre détermination à faire échec au projet du gouvernement est donc intacte : à l'opposé de la valeur pour l'actionnaire et du " travailler plus pour vivre moins ", organisons une juste répartition des richesses, la réduction des inégalités, le partage du travail et une redéfinition des finalités de l'activité économique.

Jean-Marie Harribey, Attac ;

Willy Pelletier, Fondation Copernic ;

Gérard Filoche, inspecteur du travail ;

Christiane Marty, féministe ;

Christophe Delecourt, CGT-Finances ;

Didier Horus, FSU ;

Pierre Khalfa, Solidaires ;

Olivier Besancenot, NPA ;

Martine Billard, PG ;

Marie-George Buffet, PCF ;

Razzy Hammadi, PS ;

Alain Lipietz, Les Verts.


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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 23:02
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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 12:34

segolene-royal-0062 Pour ceux qui ont oublié le sens de la gauche …

 Nicolas Sarkozy en mettant fin à la retraite à 60 ans s’attaque à l’une des grandes réformes sociales de François Mitterrand. Il n’a pas hésité d’ailleurs à faire référence directement à son prédécesseur. En lançant cette attaque, l’actuel président de droite redessine délibérément la ligne de fracture gauche/droite. Un moyen qui devrait lui permettre de récupérer l’électorat conservateur qui lui a fait défaut lors des élections régionales.

 

C’est par ordonnance, le 26 mars 1982, que fut fixé l'âge légal de la retraite à 60 ans selon la décision du chef de l’Etat socialiste. Une ordonnance donc, pas une loi, pour une réforme sociale majeure du premier septennat de François Mitterrand.

Une réforme qui ne satisfaisait pas tout le monde à l’époque. « Tous les ministres compétents en économie, Jacques Delors, moi et quelques-uns, nous étions catastrophés » avouait Michel Rocard, il y a quelques mois,  en venant soutenir la première secrétaire du PS. Dans une émission de radio du dix sept janvier dernier, Martine Aubry avait semé le doute en déclarant : « Je pense qu'on doit aller, qu'on va aller très certainement vers 61 ou 62 ans.». Michel Rocard saluait cette remise en cause de la retraite à 60 ans. « Mon amie et camarade Martine Aubry a eu raison, il lui a fallu du courage » précisait-il. La première secrétaire du PS a visiblement changé d’avis depuis…

François Mitterrand, laissant ses « ministres compétents en économie » poursuivait de son côté l’œuvre des grandes voix socialistes de Jaurès à Blum, avec la retraite à 60 ans  « une grande conquête sociale espérée depuis la fin du siècle dernier » selon ses propres mots.

 

Dans cette bataille qui s’ouvre aujourd’hui sur la retraite à 60 ans, c’est à la candidate socialiste aux élections présidentielles de 2007, Ségolène Royal, que l’on doit la prise de position la plus déterminée avec l’expression sans appel : la retraite à « 60 ans, ce n’est pas négociable » ! Comme François Mitterrand en 1982, Ségolène Royal s’est ainsi fortement démarquée à gauche. En laissant de côté les grands économistes socialistes, de Paris ou de Washington, la socialiste a dénoncé une attaque inacceptable contre les catégories sociales les plus défavorisées. Venant soutenir les manifestants à Poitiers jeudi 27 mai, elle est revenue sur ce principe fondamental en déclarant : en mettant fin à la retraite à 60 ans Nicolas Sarkozy « s’en prend aux ouvriers, aux employés, à ceux qui se lèvent tôt et qui ont travaillé dur car c’est sur eux que va peser cette remise en cause d’un acquis social ».

Entre Michel Rocard condamnant une réforme sociale de Mitterrand et appuyant Martine Aubry confuse dans ses premières déclarations sur ce sujet, et Ségolène Royal définissant clairement la frontière gauche/droite pour s’opposer à la politique de Sarkozy ce sont deux socialismes qui s’expriment.  Reprenant le flambeau des grands leaders socialistes de Jaurès à Mitterrand qui ont su allier socialisme et liberté pour entendre et défendre les droits du peuple, Ségolène Royal incarne de plus en plus ce socialisme humaniste qui a fait cruellement défaut à gauche depuis François Mitterrand.


Philippe Allard

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 20:34

Par LIBÉRATION.FR


A Strasbourg, sous la pluie.A Strasbourg, sous la pluie. (REUTERS)

19h20. Quelque 395.000 personnes ont manifesté en France pour la défense des retraites, dont 22.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur, tandis que la CGT a fait état d'un million de manifestants.

19h20. A Strasbourg, ils étaient 9.000 manifestants selon la CGT. Trois fois moins selon la police. Plus d'infos sur LibéStrasbourg.

19 heures. 13,8% des 2,5 millions d'agents de la Fonction publique d'Etat ont fait grève, ainsi que 8,9% des fonctionnaires territoriaux et 7,7% des agents hospitaliers.

La grève a été surtout suivie au ministère du Budget, des comptes publics et de la réforme de l'Etat, avec 32,7% de grévistes (contre 37,5% en mars), et au ministère du Travail avec 21,8% de grévistes (contre 26,6% en mars).

Dans l'Education nationale, le taux de grévistes a été de 13,8%, contre 20,4% en mars 2010.

Ces taux sont moins importants que ceux de la journée d'action du 23 mars, date de la dernière journée de mobilisation, note le ministère dans son communiqué. La mobilisation avait été de 18,9% dans la Fonction publique d'Etat, 11,1% dans la Fonction publique territoriale, et 7,9% dans la Fonction publique hospitalière.

18h45. A Toulouse,  ils étaient 7.000 à manifester selon la police, 35.000 selon les organisateurs. Lire le reportage de notre correspondant sur LibéToulouse.

17h45. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatelestime que la «faible mobilisation» enregistrée à l'occasion de la journée d'action sur l'emploi et les retraites vient «valider la méthode du gouvernement» sur ce dernier dossier.

17h30. A Paris, la manifestation a réuni entre 22.000 (police) et 90.000 manifestants (CGT). Le 23 mars, la Préfecture de police avait dénombré 31.000 participants, tandis que la CGT en avait compté 60.000.

16 heures. Entre 7.000 et 9.000 personnes ont défilé à Rennes ce matin aux cris de «du boulot pour les jeunes, du repos pour les vieux» contre la réforme des retraites mais aussi pour défendre « l’emploi et le pouvoir d’achat». Lire le reportage de notre correspondant en Bretagne sur LibéRennes.

15h30. A la SNCF, la direction a comptabilisé 23,2% de grévistes et la CGT 28%, dans le cadre de la journée d'action à laquelle participent les quatre principaux syndicats de l'entreprise publique.

15h. Dans le cortège, Libébordeaux a recueilli les impressions des jeunes manifestants, sans illusion sur les retraites. A lire ici: «On ne sait déjà pas quand on commence, et maintenant on ne sait pas non plus quand on finit...»

14h50. Plus de 5000 personnes ont défilé dans les rues d'Orléans en fin de matinée. Retrouvez les témoignages (en vidéo) des manifestants sur LibéOrléans.

 

 



14h35. Présent au côté de son homologue de la CFDT dans le cortège parisien, Bernard Thibault, le numéro un de la CGT, estime qu'«on n'est pas loin de la barre du million».

«Sur la moitié des manifestations recensées, on est déjà à +20% par rapport au manifestations du 23 mars», dernière journée interprofessionnelle, a-t-il souligné.

14h11. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, estime, au départ de la manifestation à Paris, qu'«on va certainement atteindre ou dépasser le million de manifestants en France» à l'occasion de la journée interprofessionnelle d'action.

14 heures. Entre 8.000 personnes, selon la préfecture, et 15.000 selon les organisateurs manifestent à Lyon. «La retraite à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder» était le slogan le plus entendu lors de la manifestation intersyndicale.

13h45. Marseille se mobilise fortement. Entre 12.000 personnes, selon la police, et 80.000, selon les syndicats, ont défilé jeudi matin dans les rues de Marseille. Cette mobilisation est la plus importante à Marseille depuis les manifestations de janvier et mars 2009 contre la crise. A lire sur LibéMarseille.

 


REUTERS/Jean-Paul Pelissier

13h35. Les premiers chiffres montrent une participation aux cortèges du même ordre que lors de la dernière mobilisation du 23 mars (800.000 manifestants selon la CGT, 380.000 selon la police). Les syndicats se sont donné pour objectif de «faire mieux».

13h30. La RATP a recensé 9% de grévistes dans la matinée, alors qu'un seul syndicat, la CGT, a déposé un préavis de grève. Lors de la précédente journée interprofessionnelle, le 23 mars, la RATP avait comptabilisé 14% de grévistes, avec quatre syndicats (CGT, Sud, Indépendants et Unsa) engagés dans cette journée.

13h15. France Télécom a recensé 21,5% de grévistes parmi ses 100.000 salariés. Lors de la journée interprofessionnelle du 23 mars, la direction avait compté 17,5% de grévistes au même stade de la journée. Quatre syndicats (CFDT, CFTC, CGT et SUD) ont appelé ce jeudi à la grève et à participer aux manifestations.

12h15. A Orléans, la manifestation a rassemblé ce matin plus de 5.000 personnes, soit deux fois plus que lors de la précédente journée d'action. Les salariés du public étaient très présents dans le cortège.

11h30. 12,80% des postiers sont en grève dans le cadre de la journée de grèves et de manifestations pour défendre l'emploi et les retraites, annonce la direction de La Poste. Cinq syndicats (quatre de la Poste -CGT, Sud, CFDT, CFTC- et l'Unsa Fonction Publique) avaient appelé les postiers à la grève. Le 23 mars, dernière journée de grèves interprofessionnelles, 11,45% du personnel de La Poste étaient en grève dans la matinée.

11h15. Le leader du Parti de gauche (PG) Jean-Luc Mélenchon estime que la gauche doit absolument se mobiliser aujourd'hui à l'occasion de cette journée d'action. «C’est vrai qu’aujourd’hui on joue gros et que pour ma part, comme les autres responsables politiques de la gauche, j’appelle à aller à la manifestation, à se grouper derrière les syndicats», a déclaré l'ancien socialiste sur LCI.

11 heures. 15,99 % des enseignants du primaire font grève. Et 12,27 % dans les collèges et lycées, soit une mobilisation inférieure à celle observée le 23 mars, dernière journée d’action interprofessionnelle, selon des chiffres provisoires du ministère de l’Education nationale à la mi-journée.

10 heures. 30% des vols annulés à Orly et 10% à Roissy, en raison d’une grève des contrôleurs aériens dans le cadre de la journée d’action interprofessionnelle.

8h55. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, appelle à «la résistance» et annonce «une très grosse journée» de protestation, en s’appuyant sur le «grand nombre de décisions d’arrêt de travail dans des secteurs très différents dans le privé». «Ce qui va se passer aujourd’hui est assez déterminant pour la suite des événements», prévient-il sur Europe 1.

 

 

 


8h30. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, espère, lui, sur France 2, que la mobilisation sera la «meilleure depuis le début de l'année», tout en estimant qu'une seule manifestation ne suffira pas à se faire entendre. Et sans se risquer à un pronostic sur le nombre de personnes qui seront dans les rues. La mobilisation va servir à «montrer au gouvernement que les salariés sont en train de se rendre compte que, même s'il faut une réforme des retraites, décaler l'âge de la retraite, c'est le plus injuste», ajoute-t-il.

8h20. Dans un entretien publié jeudi par le quotidien gratuit Metro, le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly,sur le recul de l'âge légal de la retraite au-delà de 60 ans: «Le gouvernement se précipite un peu en faisant une telle annonce, même si on avait tous bien compris qu'elle était dans les tuyaux. Mais rien n'est encore joué.» veut calmer les ardeurs du gouvernement

Pourquoi son syndicat ne participe-t-il pas à cette journée d’action interprofessionnelle? «Il faut des revendications claires et communes. A FO, nous sommes opposés au report des 60 ans, mais aussi à tout allongement de la durée de cotisation, point sur lequel certaines organisations syndicales ne se sont pas encore prononcées», fait-il valoir.

4h35. Près des deux-tiers des Français sont prêts à se mobiliser contre la réforme des retraites, selon deux sondages parus jeudi dans Aujourd'hui en France/Le Parisien et L'Humanité. 62% des personnes interrogées sont prêtes à aller manifester pour défendre la retraite à 60 ans, d'après un sondage CSA pour Le Parisien. 37% ont répondu. Parmi les sondés, 76% des sympathisants de gauche se disent prêt à descendre dans la rue contre 28% à droite, indique ce sondage.

Un autre sondage CSA pour L'Humanité, indique la même tendance : 68% des sondés soutiennent ou ont de la «sympathie» pour la journée d'action syndicale de ce jeudi, contre 12% «opposés» ou «hostiles».

Sondage pour Le Parisien/Aujourd'hui en France réalisé par téléphone le 26 mai auprès d'un échantillon représentatif de 812 personnes de 18 ans et plus. Méthode des quotas.

Sondage pour L'Humanité réalisé par téléphone les 19 et 20 mai d'un échantillon national de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas.

 


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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 20:30

 

En critiquant François Mitterrand, Nicolas Sarkozy s'est exprimé pour la première fois sur l'épineuse réforme des retraites, mardi (montage lepoint.fr) © FAYOLLE PASCAL, TORREGANO / SIPA

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Comme à son habitude, la communication présidentielle a repris à son profit cette petite phrase pour en faire une arme. A l'Assemblée, François Fillon a ainsi repris l'affirmation, en citant à titre de témoins Michel Rocard ou Laurent Fabius. Le premier a, par la suite, raconté comment la décision de François Mitterrand l'avait inquiété en 1983, le second a lâché, en 2002, que "bien sûr", il faudrait un ajustement sur les retraites.

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, a également contribué à faire monter la polémique. Dans un communiqué titré "Pourquoi ne pas le reconnaître ?", il explique : "Ce n’est pas faire injure à François Mitterrand de dire qu’il était mieux inspiré quand il a créé les radios libres ou supprimé la peine de mort."

Et de conclure : "Les réactions outrées cachent en réalité une gêne bien compréhensible de ceux qui savent parfaitement que si nous devons aujourd’hui prendre des décisions difficiles, c’est en raison du laxisme économique auquel ils ont, les uns et les autres, participé."


DIVISER POUR RÉGNER


En décembre, Nicolas Sarkozy avait expliqué aux ministres, à propos du débat sur l'identité nationale : "N'hésitez pas à cliver, les Français nous soutiennent." A l'heure de la rigueur et d'une réforme des retraites difficile à faire passer dans l'opinion, l'UMP semble renouer avec la technique favorite de Nicolas Sarkozy : le clivage.

Comme pour le débat sur l'identité nationale, l'héritage de Mai 1968 ou d'autres prises de position, l'opération, dans laquelle – ironie de l'histoire – François Mitterrand était passé maître vise à diviser les Français entre droite et gauche, à faire ressurgir les présupposés idéologiques pour mobiliser son camp contre l'autre. En l'occurrence, le spectre d'une gauche dépensière et irresponsable.

Un récent sondage montrait que le projet du PS sur les retraites, violemment attaqué par l'UMP, qui le qualifie de "choc fiscal", était jugé plus crédible et plus juste aux yeux des Français que celui du gouvernement. Celui-ci cherche vraisemblablement désormais à "casser" cette image, en martelant sa vision d'une gauche qui ne sait pas gérer les finances et qui, même dans l'opposition depuis de longues années, porte une part de responsabilité dans ce dossier.

Peut-être aussi s'agit-il de répondre au propre virage du chef de l'Etat sur la question des retraites. En mai 2008, Nicolas Sarkozy avait expliqué, sur l'antenne de RTL, qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans. "Je ne le ferai pas pour un certain nombre de raisons et la première, c'est que je n'en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle", expliquait-il, avant de préciser : "Je me suis engagé à faire et à mettre en œuvre tout ce que j'ai promis, je n'ai pas parlé des 63 ans et demi." L'année précédente, dans une interview au Monde, le candidat Sarkozy promettait également : "Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer."


RIPOSTE À GAUCHE


La tactique politique dit qu'il faut commencer par cliver pour ensuite rassembler. Ce qu'avait su faire le chef de l'Etat en 2007 face à Ségolène Royal, en alternant prises de position provocatrices et discours rassembleurs. La stratégie élyséenne semble inverse. Après avoir fait assaut de communication pour défendre une réforme "indispensable", "responsable" et mise en place dans la "concertation", l'heure est à la politisation du dossier des retraites, au retour de la ligne de fracture droite-gauche.

Une politisation qui fonctionne dans les deux sens. A gauche, en effet, on riposte en ressortant une vidéo datant... de 1993. Nicolas Sarkozy débat face à Dominique Strauss-Kahn, et affirme qu'il a "voté pour la retraite à 60 ans". Affirmation étonnante, puisque le chef de l'Etat n'était pas député en 1993 et n'a donc pas pu prendre part au vote.

 

 

Dix-sept ans après, est-il pertinent de réutiliser ces propos contre le chef de l'Etat ? La question peut se poser. Les défenseurs de François Mitterand répondront que c'est de bonne guerre.


Samuel Laurent
   
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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 00:32

 

La première secrétaire du parti socialiste (PS), Martine Aubry, dévoile son contre-projet sur les retraites, mardi 18 mai.

AFP/THOMAS COEX

La première secrétaire du parti socialiste (PS),

Martine Aubry, dévoile son contre-projet sur les retraites, mardi 18 mai.

 

 

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