Le Progrès.FR
publié le 13.08.2010 04h00
En visite dans les Alpes, Jean-Jack Queyranne, le président socialiste de la Région, tire à boulets rouges sur la politique sécuritaire de l'UMP et confirme soutenir Royal pour la présidentielle
Gérard Collomb se dit prêt à participer aux primaires du PS pour la présidentielle. Comment appréciez-vous sa démarche ?
Je suis un chaud partisan des primaires. On créera une dynamique de candidatures pour choisir celui ou celle qui affrontera Nicolas Sarkozy. Gérard Collomb déclare qu'il sera candidat en attendant Dominique Strauss-Kahn. On verra bien…
Moi, je reste partisan de Ségolène Royal. Elle a affronté Sarkozy en 2007, c'est elle qui connaît le mieux les attentes de la société française. Elle a du charisme et trouve un écho populaire. Elle a une véritable audience. L'essentiel, c'est que l'on puisse avoir un véritable débat devant les Français, avec, j'espère, une participation de, un, deux, voire trois millions de personnes à ces primaires.
Le PS s'est remis au travail, mais à présent, il lui reste à se forger une véritable ligne politique pour 2012 sur des thèmes essentiels : les finances publiques, la fiscalité, la répartition des richesses, l'éducation et même la sécurité.
Nicolas Sarkozy se présente comme le premier flic de France depuis huit ans. Il a parlé de culture du résultat et on constate une aggravation des violences. Je pense qu'au départ, il y a une erreur fondamentale. On a délaissé l'occupation du terrain, réduit les moyens et ce qui a eu pour conséquence de faire grimper la délinquance et donc, Nicolas Sarkozy fait de la surenchère et de la provocation. Le PS n'est pas tombé dans le piège de la polémique. Le PS, maintenant, doit se forger des réponses qui associent prévention, dissuasion, et répression et ne pas se contenter de dénoncer.
Moi, j'ai les idées claires, comme disait Tony Blair, il faut être dur avec la délinquance et dur avec les causes de la délinquance. On a beaucoup abandonné y compris dans les quartiers.
On n'avait pas vu ça depuis Vichy. Et c'est, de surcroît, une notion inconstitutionnelle. On assiste à une dérive dangereuse, et surtout, inefficace. C'est un domaine sur lequel il faut trouver un consensus plutôt que d'en faire un objet électoral. C'est aussi l'occasion de faire oublier la situation économique et l'affaire Woerth-Bettancour.
Les principales décisions ont été votées, les désaccords sont connus, y compris sur le dossier des JO d'Annecy. Nous avons été élus pour gouverner ensemble, il ne faut pas donner de coups de canif dans un accord régional, nous avons des obligations réciproques. Moi, je ferai tout pour que l'on puisse résoudre les différents sujets, c'est notre intérêt. Les antagonismes sont rares.
La situation économique et l'emploi, la reprise est là mais doit être consolidée, la recherche et l'innovation, sur lesquelles il faut mettre le paquet, y compris les bio et les nanotechnologies. Du côté de l'apprentissage, grâce au concours des branches professionnelles, le niveau des apprentis sera le même. Et nous discuterons à mi-parcours, de la convention avec la SNCF avec une exigence de qualité.
Propos recueillis par Geoffrey Mercier