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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 21:42
LIBERATION.FR    14/12/2010 à 16h10
Par LAURE EQUY


Reportage / Deux semaines après sa candidature à la primaire, la socialiste se rendait, ce mardi, à Ris-Orangis (Essonne) pour rencontrer des élèves d'une école de la deuxième chance et les anciens salariés de LU, licenciés à tort.

 

 

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Ségolène Royal rencontre des ex-salariés de l'usine LU à Ris-orangis, ce mardi (AFP/Joël Saget)

 

Ségolène Royal, volontarisme en collerette dans le froid pinçant de la zone industrielle du Bois de L’Epine, à Ris-Orangis (Essonne). Après un déplacement, la semaine dernière en banlieue parisienne, sur l’emploi des jeunes, qui avait viré à la compétition à distance avec Martine Aubry, la voilà repartie «sur le terrain à l’invitation des gens qui souffrent et qui se battent», des jeunes stagiaires d’une école de la deuxième chance aux anciens salariés de LU qui, après neuf ans de conflit avec LU et le groupe Danone, ont obtenu gain de cause par la justice.

Difficile de résister à la métaphore pour l’ancienne candidate de retour en primaires, venue d’abord explorer «cette belle thématique de la deuxième chance». «Il y a des talents cachés dans chaque être humain, il est important de faire surgir ce potentiel», cajole-t-elle, dans une classe de l’école, entourée d’une petite trentaine d’élèves.

Puis les encourageant à «s’accrocher»: «Si on a échoué une première fois à l’école, la deuxième devrait être la bonne...» «Comme vous à l’élection!» lui renvoie avec culot Samir. Royal rit de bon coeur, interroge les jeunes sur leur formation en informatique ou dressage canin et sur les raisons de leur décrochage du système scolaire classique, puis souhaite une «bonne réussite» parce que «quand on a la passion de quelque chose, on réussit». «Vous aussi, peut-être... pour 2012», réitère le même ado, issu de la nouvelle promo.

«Quand les politiques veulent, ils peuvent»

Avec les ex de LU, ensuite, sur l’ancien site de l’usine de biscuits fermée en 2001, la candidate veut là aussi «donner de la visibilité au combat» de ces salariés qui ont obtenu le 2 décembre, de la cour d’appel de Paris, la condamnation de LU France à des dommages et intérêts pour les avoir licenciés «sans cause réelle ni sérieuse». «Des licenciements boursiers», insistent les p’tits LU, qui comme Farid Djitli, délégué syndical, raconte, larmes aux yeux, leur victoire mais aussi le «gâchis humain». «Il faut que la gauche s’empare enfin de ces problèmes. Que pouvez-vous faire, si vous êtes élue présidente de la République, pour empêcher ce genre de situation néfaste pour tout le monde?»

Royal répond: «contrôle préalable sur ces entreprises du CAC 40 qui font beaucoup de profits et s’apprêtent à fermer une usine ou à licencier» et conditionnement des aides publiques versées à ces entreprises à l’interdiction de licencier ou de délocaliser. «Il faut un Etat fort qui impose des droits et des devoirs à chacun», plaide-t-elle, visant «des entreprises du CAC 40 qui se permettent d’écraser des salariés pour faire plus de profits». Et de saluer, tout en consolant une autre ancienne de LU, la main sur son épaule, «une grande victoire qui va aider d’autres salariés à pouvoir se défendre».

Epinglant, sans le citer, Nicolas Sarkozy et ses «grands discours sur la moralisation du capitalisme financier» sans passage à l’acte, elle décrète: «quand les politiques veulent, ils le peuvent.» Toute allusion avec la détermination, ou non, d’autres ténors du PS à se lancer dans la primaire, serait purement fortuite. Royal n’est «pas là pour polémiquer», verrouille-t-elle, ni sur les socialistes d’aujourd’hui, ni sur ceux d’hier, alors qu’on lui rappelle une visite très crispée à l’usine de Ris-Orangis en mars 2002, de Lionel Jospin. Elle coupe court: «Je suis là pour faire en sorte que les gens qui souffrent et se battent soient entendus.»

 

 

 


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