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Candidature de Ségolène Royal : pourquoi Cohn-Bendit retourne-t-il sa veste ? ... par Richard Trois.
07/12/2010 à 13h22
Par Richard Trois.
Dimanche, Daniel Cohn-Bendit a annoncé son soutien à une, toujours hypothétique, candidature de Dominique Strauss-Kahn aux primaires du PS. Le tout, en taclant au passage Ségolène Royal, qu'il avait pourtant vaillamment soutenu contre le même DSK lors de la dernière primaire en 2006.
Vous me direz que Dany le Rouge devenu Vert n'est plus à un changement près... Mais pour celui qui théorisait avec Europe Ecologie un renouvellement des pratiques politiques en reprenant nombre des idées avancées par Ségolène Royal depuis 2006, le virage s'apparente à un demi-tour complet...
Il manque juste à ce virage sur l'aile droite un solide décryptage.
Commençons par écouter Daniel Cohn-Bendit en 2006 défendre bec et ongles cette autre manière de faire de la politique selon Ségolène Royal :
(Source : LCI)
Demi-tour sur l'aile droite donc... mais avec des justifications pour le moins nébuleuses.
Que dit donc Cohn-Bendit pour se justifier?
Daniel Cohn-Bendit commence par taxer, gratuitement, Ségolène Royal de dirigisme... En faisant fi, des bourses "Désirs d'Entreprendre" crées par Ségolène Royal comme de la politique d'innovation en faveur la croissance verte qu'elle mène dans son labo écolo de Poitou-Charentes.
Certes, Ségolène Royal ne souhaite pas laissez-faire les banques et les grandes entreprises polluantes. Son combat contre les banques ou contre Total l'a souvent démontré... Bref, voilà un tacle, qui, s'il avait été un tantinet suivi d'une relance journalistique ou à un débat contradictoire, se serait transformé en compliment. C'est toute la beauté de la politique par la preuve.
Dany l'européen accuse ensuite Ségolène Royal de "nationalisme", expliquant par ailleurs que "le grand débat de 2012 sera la place de la France dans l'Europe, le dépassement de l'Etat-nation".
Pourtant Daniel Cohn-Bendit ne peut ignorer que Ségolène Royal a toujours défendu la nation et la République comme garante des solidarités.
Ainsi le tout premier discours de Ségolène Royal candidate aux primaires de 2006 portait sur la nation française et la République. Dans son discours de Vitrolles, la ville kidnappée un temps par le FN, Ségolène Royal déclarait :
"La mondialisation sonne-t-elle le glas du rôle de l'Etat et condamne-t-elle la nation ? La globalisation financière met-elle forcément à bas les protections sociales ? Non ! (...) Quand on demande aux Français ce qui, pour eux, symbolise le mieux la France, ce qui vient en premier ce ne sont ni les frontières ni la langue, c'est le drapeau tricolore et la sécurité sociale. L'emblème de la République et les outils de la solidarité : voilà ce qui cimente en premier l'appartenance commune."
Ce qui n'empêche pas Ségolène Royal d'avoir ce grand dessein des Etats-Unis d'Europe qui était au coeur de son discours de Rezé lors des élections européennes ou, plus récemment, le 9 octobre de la convention du PS sur la politique étrangère.
Là encore Dany l'européen fait fausse route et dénigre gratuitement.
© Razak / Desirs d'Avenir
Puis, vient l'aveu de Daniel Cohn-Bendit. Il faut le lire pour le croire.
DSK serait le meilleur candidat du PS parce que "nous, les écologistes, avons de vraies divergences avec lui" mais qu'il est "intellectuellement, le plus apte à trouver des compromis".
Bref, sympathisants de gauche qui allez voter aux primaires, choisissez plutôt le candidat anti-écolo du PS... pour laisser un peu d'air aux Verts.
L'objectif de Daniel Cohn-Bendit est de créer un groupe parlementaire important pour les écologistes 2012. Or Martine Aubry ayant rejeté l'alliance proposée Daniel Cohn-Bendit avant les présidentielles, tout va dépendre du score d'Europe Ecologie Les Verts au premier tour de la présidentielle de 2012.
Il est sûr que les choses seraient beaucoup plus faciles si Eva Joly, LA candidate de Dany, écologiste novice, devait batailler contre DSK ministre de l'Industrie à l'époque anti-écolo et celui que la magistrate avait "assassiné" d'une petite phrase...
Les Verts de Cécile Duflot, illusionnistes d'un "à gauche toute" permanent même quand ils défendent la Taxe Carbone, ne verraient pas non plus d'un mauvais oeil une bataille contre un DSK patron du FMI à l'image nimbée de libéralisme.
Mais une candidature de Ségolène Royal, militante de longue date d'une écologie intelligente et non-punitive et maîtrisant le sujet sur le bout des doigts, risque de contrarier l'objectif parlementaire de Daniel Cohn-Bendit en posant de sérieux problèmes à Eva Joly.
Il suffit de se souvenir de la façon dont Dany s'est fait laminer par Ségolène lors de l'un des rares débats de fond de la télévision française, cette émission d'A Vous de Juger de mars dernier où Daniel Cohn-Bendit défendait la Taxe Carbone et où Ségolène Royal proposait une écologie sociale et non-punitive.
[2/3] Débat Royal Vs Cohn-Bendit [25/03/2010]
envoyé par segolene-royal-videos. - L'info video en direct.
Vous me direz que Dany le Rouge devenu Vert n'est plus à un changement près... Mais pour celui qui théorisait avec Europe Ecologie un renouvellement des pratiques politiques en reprenant nombre des idées avancées par Ségolène Royal depuis 2006, le virage s'apparente à un demi-tour complet...
Il manque juste à ce virage sur l'aile droite un solide décryptage.
Commençons par écouter Daniel Cohn-Bendit en 2006 défendre bec et ongles cette autre manière de faire de la politique selon Ségolène Royal :
Demi-tour sur l'aile droite donc... mais avec des justifications pour le moins nébuleuses.
Que dit donc Cohn-Bendit pour se justifier?
Daniel Cohn-Bendit commence par taxer, gratuitement, Ségolène Royal de dirigisme... En faisant fi, des bourses "Désirs d'Entreprendre" crées par Ségolène Royal comme de la politique d'innovation en faveur la croissance verte qu'elle mène dans son labo écolo de Poitou-Charentes.
Certes, Ségolène Royal ne souhaite pas laissez-faire les banques et les grandes entreprises polluantes. Son combat contre les banques ou contre Total l'a souvent démontré... Bref, voilà un tacle, qui, s'il avait été un tantinet suivi d'une relance journalistique ou à un débat contradictoire, se serait transformé en compliment. C'est toute la beauté de la politique par la preuve.
Dany l'européen accuse ensuite Ségolène Royal de "nationalisme", expliquant par ailleurs que "le grand débat de 2012 sera la place de la France dans l'Europe, le dépassement de l'Etat-nation".
Pourtant Daniel Cohn-Bendit ne peut ignorer que Ségolène Royal a toujours défendu la nation et la République comme garante des solidarités.
Ainsi le tout premier discours de Ségolène Royal candidate aux primaires de 2006 portait sur la nation française et la République. Dans son discours de Vitrolles, la ville kidnappée un temps par le FN, Ségolène Royal déclarait :
"La mondialisation sonne-t-elle le glas du rôle de l'Etat et condamne-t-elle la nation ? La globalisation financière met-elle forcément à bas les protections sociales ? Non ! (...) Quand on demande aux Français ce qui, pour eux, symbolise le mieux la France, ce qui vient en premier ce ne sont ni les frontières ni la langue, c'est le drapeau tricolore et la sécurité sociale. L'emblème de la République et les outils de la solidarité : voilà ce qui cimente en premier l'appartenance commune."
Ce qui n'empêche pas Ségolène Royal d'avoir ce grand dessein des Etats-Unis d'Europe qui était au coeur de son discours de Rezé lors des élections européennes ou, plus récemment, le 9 octobre de la convention du PS sur la politique étrangère.
Là encore Dany l'européen fait fausse route et dénigre gratuitement.
© Razak / Desirs d'AvenirPuis, vient l'aveu de Daniel Cohn-Bendit. Il faut le lire pour le croire.
DSK serait le meilleur candidat du PS parce que "nous, les écologistes, avons de vraies divergences avec lui" mais qu'il est "intellectuellement, le plus apte à trouver des compromis".
Bref, sympathisants de gauche qui allez voter aux primaires, choisissez plutôt le candidat anti-écolo du PS... pour laisser un peu d'air aux Verts.
L'objectif de Daniel Cohn-Bendit est de créer un groupe parlementaire important pour les écologistes 2012. Or Martine Aubry ayant rejeté l'alliance proposée Daniel Cohn-Bendit avant les présidentielles, tout va dépendre du score d'Europe Ecologie Les Verts au premier tour de la présidentielle de 2012.
Il est sûr que les choses seraient beaucoup plus faciles si Eva Joly, LA candidate de Dany, écologiste novice, devait batailler contre DSK ministre de l'Industrie à l'époque anti-écolo et celui que la magistrate avait "assassiné" d'une petite phrase...
Les Verts de Cécile Duflot, illusionnistes d'un "à gauche toute" permanent même quand ils défendent la Taxe Carbone, ne verraient pas non plus d'un mauvais oeil une bataille contre un DSK patron du FMI à l'image nimbée de libéralisme.
Mais une candidature de Ségolène Royal, militante de longue date d'une écologie intelligente et non-punitive et maîtrisant le sujet sur le bout des doigts, risque de contrarier l'objectif parlementaire de Daniel Cohn-Bendit en posant de sérieux problèmes à Eva Joly.
Il suffit de se souvenir de la façon dont Dany s'est fait laminer par Ségolène lors de l'un des rares débats de fond de la télévision française, cette émission d'A Vous de Juger de mars dernier où Daniel Cohn-Bendit défendait la Taxe Carbone et où Ségolène Royal proposait une écologie sociale et non-punitive.
[2/3] Débat Royal Vs Cohn-Bendit [25/03/2010]
envoyé par segolene-royal-videos. - L'info video en direct.
(Source : France 2)
Enfin grâce aux primaires, les sympathisants de gauche et les citoyens écologistes pourront choisir entre l'objectif de Dany de créer son groupe parlementaire et celui de faire élire à la tête de la République française une femme, Ségolène Royal, militante socialiste et écologiste qui a fait ses preuves sur le terrain.
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Sources : Le Monde, LeMonde-iTélé-FranceInter, LCI, France 2
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